Le naïskos ou niche, forme évoquant la façade principale d’un temple -deux pilastres surmontés d’un fronton lisse décoré d’un acrotère faîtier et de deux acrotères latéraux- est une forme de monument typique depuis l’époque archaïque pour la figuration de déesses assises, trônantes, notamment dans les cités de la côtière d’Asie Mineure (Kymè, Clazomènes, Phocée...), dans l’île de Thasos et à Marseille. Ce type perdure à l’époque classique. La déesse Cybèle est reconnaissable au polos (couvre-chef cylindrique plus ou moins haut). Ses cheveux retombent en deux longues mèches de part et d’autre du cou. La déesse est vêtue du chiton (tunique) et de l’himation (manteau). De la main droite, Cybèle abaisse une phiale (coupe à boire sans pied) au-dessus de la tête d’un lion, de face, dressé sur ses pattes antérieures. Il est probable que la divinité tenait un attribut, de l’autre main, peut-être un tympanon (tambour). Le type iconographique renvoie à une création célèbre d’un élève de Phidias, Agoracrite de Paros, exécutée dans le dernier tiers du Ve siècle av. J.-C. et destinée au sanctuaire de la déesse, le Metrôon d’Athènes (sanctuaire de la Grande Mère, èpiclèse de Cybèle, souvent invoquée comme la Mère des Dieux). Le culte de la déesse remonte à une date très ancienne en Asie-mineure, en Phrygie notamment. Il s’est ensuite répandu en Grèce continentale avant le début du Ve siècle av. J.-C. Les attributions de Cybèle sont multiples. Déesse de la nature sauvage, -le lion figure parmi ses compagnons attitrés-, son culte revêt une forme volontiers orgiastique, au son d’instruments bruyants tels le tympanon (tambour), instrument de musique qui lui est traditionnellement associé sur les ex-voto. Cybèle est invoquée également en tant que déesse protectrice des morts et de nombreuses nécropoles sont placées sous sa protection.
Date de création : Epoque classique ou hellénistique
N° inventaire
E32
© Avignon Musée Calvet